Résumé :
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L'apparition de nouveaux produits et de nouveaux usagers suscitent l'inquiétude du grand public comme celle des professionnels. Depuis la prise en charge des toxicomanes en 1970, les savoirs n'ont pas modifié les représentations et les discours sur la "drogue" et la jeunesse. La diabolisation de l'ecstasy et du mouvement "techno" rappelle singulièrement celle du cannabis et du rock'n'roll dans les années 1970. L'ouverture du débat sur le dopage dans le domaine sportif a fait se rencontrer deux notions qui jusqu'alors paraissaient antinomiques : sport et usage de produits psychotropes. Plus généralement, les modèles sociaux exigent des individus, performance, réussite, maîtrise et dépassement de soi. Face à cette injonction, de nombreux individus notamment les jeunes se sentent impuissants. C'est pourquoi les conduites addictives sont si répandues particulièrement au sein de la jeunesse. L'usage préférentiel de psychostimulants, qui produisent un sentiment d'euphorie, d'énergie, de puissance et d'augmentation des capacités physiques et intellectuelles, se comprend alors comme un moyen de lutter contre un sentiment d'insuffisance. Le défi posé par le développement des drogues de synthèse impose au-delà des actions de prévention, notamment par l'information, une interrogation sur les modèles culturels et les valeurs de nos sociétés.
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