Résumé :
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La façon dont les sociétés ont traité leurs morts a toujours constitué l'un des critères premier du niveau de leur civilisation. La façon dont la société française traite aujourd'hui ses mourants est scandaleuse. La France est l'un des derniers pays occidentaux à refuser tout débat sur l'euthanasie. Ce terme qui veut pourtant dire, "la bonne ou belle mort", doit être, "bani", selon l'actuel secrétaire d'Etat à la Santé, Bernard Kouchner. Pour Bernard Debré, médecin réputé et homme politique, admettre légalement l'euthanasie serait "la pure des déviances". La question euthanasique met pourtant en évidence les interrogations et les inquiétudes de l'homme occidental face à la mort médicalisée à laquelle le pouvoir médical l'oblige à s'affronter. Mais de quoi parlons-nous ? De ces euthanasies honteusement et clandestinement "administrées" quotidiennement dans les hôpitaux de notre pays, à l'insu des patients ? Ou du "droit de mourir" que revendiquent légitimement certains Français qui désirent ne pas terminer leurs jours dans un état de déchéance intolérable pour eux et pour leurs proches, dans des souffrances insupportables ou dans un état de démence sénile ? Il reste à nos concitoyens, favorables à plus de 80% à l' "aide à mourir", pour eux et pour leurs proches, à conquérir le droit d'être informés de leur état et la liberté de choisir leur mort... (R.A.).
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