Résumé :
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Les catégories socioprofessionnelles sont devenues en France, au fil des décennies, des catégories quasi naturelles de représentation de la structure de notre société. C'est vrai pour les chercheurs en sciences sociales, qui les utilisent continuellement dès qu'ils travaillent sur des observations empiriques, qu'il s'agisse de l'analyse secondaire des données de l'INSEE ou d'enquêtes quantitatives ou qualitatives qu'ils consuisent eux-mêmes (...) Par contre, dès que les chercheurs s'intéressent à la comparaison avec d'autres sociétés, ils découvrent à quel point ces catégories familières ne le sont pas ailleurs, les catégories descriptives du social employées par nos collègues dans la plupart des pays étant bien différentes, et souvent variables dans un même pays, chaque chercheur élaborant sa propre nomenclature en fonction de ses objectifs théoriques, faute d'une représentation partagées. Ce dossier propose de rendre compte du besoin d'harmonisation des statistiques européennes, ceci afin d'envisager une nomenclature socioprofessionnelle commune susceptible de remettre en cause certaines catégorisations nationales. Les enjeux ne sont pas seulement scientifiques et engagent à moyen terme les normes statistiques et politiques qui s'imposeront à travers la façon de découper, de classer, et d'enregistrer les catégories sociales.
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