Résumé :
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On a récemment pris conscience de la fréquence jusqu'alors largement sous-estimée des événements indésirables liés aux soins, plus simplement dits erreurs ou accidents médicaux. L'Académie nationale de médecine, soucieuse d'une telle situation, a repris l'étude de ce problème en l'orientant selon trois axes. Prévenir plus que punir. Jusqu'à présent l'erreur médicale n'apparaissait et n'était traitée que sous l'angle judiciaire, ce qui contribuait à une dissimulation expliquant la sous-estimation de ce type de risque. Il convient maintenant de donner une priorité à la prévention, en débordant le champ relativement limité de la faute pour réduire l'ensemble des défaillances, dommageables ou non, les " presque-accidents ", selon l'expression employée en aéronautique. Analyser les erreurs dans leur contexte systémique. La médecine moderne, surtout hospitalière, est devenue plus complexe. Le patient entre dans une véritable chaîne soignante aux multiples maillons et intervenants. La défaillance, même si elle est apparemment individuelle, doit être analysée dans ce contexte systémique afin d'en déduire les règles de bonnes pratiques pour les soignants et de bon fonctionnement pour le système. L'expérience de l'aéronautique constitue, de ce point de vue, un modèle pour la médecine, voire pour la justice. Instaurer un nouvel état d'esprit, l'erreur ne doit plus être l'objet d'un refoulement. Parce qu'elle entache les bénéfices de la médecine, parce qu'elle entame la confiance des patients, elle ne peut plus restée enfouie dans la conscience des soignants. Il faut la traquer et l'affronter au grand jour.
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