Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS R0xlsHl9. Diffusion soumise à autorisation]. Introduction. L'étude européenne NEXT-PRESST interroge la validité des modèles de la souffrance au travail à partir d'échantillons de soignants de dix pays européens. La réutilisation de ce questionnaire 2008 dans un centre hospitalier universitaire parisien confirme la validité des constats. De plus, l'étude française "Santé et satisfaction des médecins au travail" reprend les mêmes échelles d'analyse pour les médecins. Il est possible de rechercher si les relations retrouvées initialement avec le burnout sont persistantes et de cerner les échelles les plus liées à la survenue du burnout. Des propositions de prévention des risques psychosociaux, valides pour l'ensemble de la communauté soignante, peuvent ainsi être recherchées. Méthode. Dans ce but, plusieurs relations ont été précisées : entre les scores des modèles de Karasek et Theorell et de Siegrist, de qualité du travail d'équipe et d'incertitude sur les traitements et entre ces scores et le burnout. Les analyses statistiques, réalisées avec le logiciel SPSS 12.0., ont permis de préciser les rôles respectifs de plusieurs dimensions et leurs liens respectifs : dimensions psychosociales du travail, caractéristiques personnelles, équilibre travail/famille, burnout. Résultats. Selon les analyses multivariées, le modèle de Siegrist et le score de qualité du travail d'équipe sont très pertinents pour prendre en compte les déterminants psychosociaux du stress et du burnout. Les conditions de travail, en particulier le ratio effort/récompense, ont une influence primordiale sur le burnout ; les odds ratios ajustés progressent de 2,00 à 2,88, puis 4,25 avec la dégradation du ratio effort/récompense. Le burnout est particulièrement problématique pour les aides-soignants. Deux autres facteurs explicatifs du burnout, avec pour chacun un gradient clair, selon les niveaux d'exposition, doublent presque sa survenue : la qualité du travail d'équipe et l'exposition à la violence. Les variables décrivant les relations au travail et la circulation de l'information augmentent de 20% l'occurrence du burnout. Les conflits travail/familles sont aussi essentiels dans son apparition. La situation familiale, en couple avec enfant et surtout seul (e) avec enfant, sont très liée au burnout. Les constats sont confirmés sur la cohorte prospective. Les même facteurs de risque sont retrouvés parmi les médecins avec une ampleur souvent plus grande. Conclusion. La circulation de l'information au sein d'un collectif de travail soudé est primordiale, afin d'améliorer l'influence au travail et la reconnaissance perçue et de réduire le burnout. L'organisation plus efficiente du travail et des repos concertés permettent de réduire le déséquilibre travail/famille.
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