Résumé :
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Si le dopage est l'apanage des sportifs, professionnels ou amateurs, les " conduites dopantes " touchent désormais toute la société, estime Patrick Laure, médecin de santé publique et chercheur associé au Centre de recherche en sciences du sport. La définition d'une conduite dopante réside dans une consommation de produits à des fins de performance (devenir performant ou le rester). Pour le sportif, il existe une réglementation qui interdit ces pratiques. Le dopage est une appropriation de conduites dopantes qui avaient cours depuis très longtemps. Patrick Laure soulève le problème que constitue les tests anti-dopages : ne serviraient-ils pas à éliminer les moins performants des sportifs dopés ? Beaucoup se dopent non pas en fonction de l'efficacité du produit mais en fonction de l'idée qu'ils se font de son efficacité. Il y a autant de nuances de dopage que de disciplines sportives, les produits ne sont pas les même du tout. Il existe plusieurs niveaux de dopage : le dopage " bas de gamme " avec une simple prise de produit et le dopage " haut de gamme " avec une association de produits calculée en fonction de la performance. Il est facile de se procurer des produits dopants. Les pharmaciens veulent bien jouer leur rôle dans la prévention du dopage mais peu s'estiment suffisamment préparés. Si le sport de haut niveau devient un simple spectacle, alors la question du dopage devient dérisoire. La conception du spectacle et de la performance n'est pas la même pour tout le monde.
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