Résumé :
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Il existe un consensus sur la nécessité de réduire " l'accidentalité " routière, même si les moyens restent encore aujourd'hui sujets de débats volontiers passionnels. Les actions des trente dernières années se déclinent autour de trois axes majeurs : l'amélioration de l'infrastructure routière et des véhicules, la limitation des vitesses et la modification des comportements au volant. A côté de cela, il apparaît indispensable de promouvoir la responsabilisation des conducteurs dans le bon usage des capacités physiologiques et psychologiques à la conduite. Conduire est un acte de sécurité, qui implique que les capacités du conducteur soient optimales : elles ne sont pas uniquement techniques ou civiques ; elles sont aussi médicales. La généralisation de l'évaluation des capacités médicales lors de rendez-vous médicaux réguliers, et chaque fois qu'il y aura dégradation des capacités médicales ayant des incidences sur la conduite, apparaît dans cette optique comme une décision judicieuse. Le rôle du médecin sera de conseiller plutôt qu'exclure, avec des possibilités de modulation de permis afin de préserver l'autonomie des patients, en particulier les personnes âgées. Les accidents de trajet sont souvent à l'origine d'accidents du travail mortels. Outre la prévention du risque routier en entreprise par le médecin du travail, le médecin traitant a un rôle à jouer en prévenant les incapacités médicales incompatibles avec la poursuite de la conduite et en informant ses patients conducteurs sur les risques des médicaments. Le médecin traitant, souvent en première ligne en cas de pathologie survenant entre 2 bilans de prévention du risque routier, devra apprécier le " surrisque " médical consécutif à une maladie et éventuellement conseiller à son patient de consulter la Commission départementale d'examen de conduire. Même si nul n'est censé ignorer la loi, encore faudrait-il que les conducteurs sachent à quoi s'en tenir au plan de leurs capacités médicales à la conduite. Le corps médical est en première ligne pour aider les conducteurs à assumer leur responsabilité " médicale " personnelle en la matière. Une fois informés de leur contre-indication à la conduite par leur médecin, les patients qui refusent d'arrêter de conduire sont seuls responsables des conséquences de ce refus. Pour le mésusage des médicaments aussi, la responsabilité des patients, informés par leur médecin, prévaut sur celle des médecins.
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