Résumé :
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Dans un article intitulé "L'essence du néolibéralisme", paru en mars 1998 dans le Monde diplomatique, Pierre Bourdieu proposait de concevoir le néolibéralisme comme un programme de "destruction des structures collectives" et de promotion d'un nouvel ordre fondé sur le culte de "l'individu seul, mais libre". Que le néolibéralisme vise à la ruine des instances collectives construites de longue date (par exemple, les syndicats, les formes politiques, mais aussi la culture), c'est très probable, et l'analyse de Pierre Bourdieu est, sur ce point, fort pénétrante. Mais il semble nécessaire de pousser la réflexion plus loin : peut-on penser que, le néolibéralisme, dans son oeuvre de destruction, puisse laisser intact l'individu-sujet ?
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