Résumé :
|
Il existe naturellement une autre forme de solidarité, celle qui peut se manifester entre le Nord et le Sud. Cependant, feindre de croire que la société s'étend à l'humanité entière, pour dire qu'un malade du sida doit être traité au Sud comme il le serait s'il était au Nord, c'est dire que tout malade du Sud doit être traité comme tout malade du Nord, ce qui heurte à deux objections : d'une part, pour y parvenir, il faudrait délibérément, au Nord comme au Sud, rejeter "la tradition consistant à envisager le bien-être social séparément pour chaque pays, en termes nationalistes" ce qui est, à l'évidence, "une modification de toute la perspective adoptée à l'égard de la politique internationale", ce que même un auteur aussi engagé que le prix Nobel 1999 n'ose espérer... d'autre part, la justice ainsi revendiquée n'a de sens que si elle s'applique à toutes les maladies, et si elle ne le peut pas, elle se réduit à une injustice dont les malades du sida souffriront un peu moins, et les autres malades un peu plus ! (Brunet-Jailly Joseph).
|