Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSLR R0xHu52c. Diffusion soumise à autorisation]. Des estimations des impacts sur la santé associés à diverses nuisances environnementales et à des modes de vie ont été publiées pour évaluer des risques, pour les comparer et pour définir des priorités de santé publique. Les diverses composantes de ce que le Haut comité de la santé publique appelle la "mortalité évitable" ont ainsi été chiffrées. Cette notion regroupe les décès associés à des activités humaines et à des comportements qui pourraient être modifiés. L'addition atteindrait pour chaque année un tiers de la mortalité totale. Un premier constat est effectué. Cette opération, l'addition des "nombres de décès attribuables" n'est en général pas possible. Elle entre en contradiction avec les modèles qui ont servi à construire les estimations. Les diverses approches retenues pour arriver à ces estimations sont ensuite décrites. Des décomptes directs ou indirects à partir des statistiques nationales de décès, des données d'enquête, et des prédictions par des modèles reposant sur des connaissances incertaines coexistent. Le second constat est donc l'hétérogénéité des approches. Face à cette situation, des éléments sont fournis pour discuter la confiance à accorder aux estimations. Le point de départ consiste à caractériser le processus d'estimation et plus précisément les opérations d'inférence effectuées : extrapolation des fortes aux faibles doses ; transposition de l'animal à l'homme ou d'un groupe humain à une autre population ; analogies entre effets, entre substances ou voies d'exposition.+partir de cette description, il est alors possible de discuter de l'importance de ces opérations d'inférence et d'en déduire une appréciation qualitative mais documentée sur l'incertitude qui leur est associée. Les situations apparaissent alors comme contrastées. Certaines estimations sont effectuées pour des situations "proches" de celles qui ont permis d'élaborer les modèles, tandis que d'autres font appel à des extrapolations plus grandes, à des analogies plus lointaines ou à des transpositions plus osées. Une démarche est proposée pour systématiser cette lecture critique. Appliquée à des jeux de données qui seront de plus en plus nombreux, elle conduira à élaborer peu à peu des références pour juger de la plausibilité des nombres de décès attribués à telle ou telle cause. D'ores et déjà, elle permet d'échapper à des jugements simplistes sur la crédibilité à accorder aux estimations de risque. (R.A.).
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