Résumé :
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La tradition juridique occidentale a, jusqu'à présent, rendu inutiles la définition et la réglementation du corps humain. Le progrès de la science biomédicale bouleverse cette approche séculaire car ils impliquent l'exploitation et la maîtrise du corps détaillé en sang, sperme, organes, gamètes... Les quatre logiques du changement - logique de la connaissance et du pouvoir, logique du profit, logique du désir et logique de l'utilité - commandent de dissocier désormais le corps de la personne pour rendre le premier "exploitable". De nouvelles normes s'élaborent pour favoriser cette évolution. Certaines proviennent de sources traditionnelles comme la déontologie ou la jurisprudence. D'autres sont plus originales : l'éthique s'impose en la matière. Elles ne permettent pas toutefois de faire l'économie d'une loi, qui est tout à la fois demandée et redoutée en raison de son rôle symbolique et de sa portée permanente. Le droit est sommé de renoncer à ses catégories, de ressembler à l'éthique, d'être comme elle pragmatique et variable. La bioéthique va-t'elle engendrer un bio-droit ? (R.A.).
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