Résumé :
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L'objet de cet article est de mettre en relation les caractéristiques de la société que l'auteur qualifie d'hypermoderne et les types de pathologies qui lui sont associées. La mondialisation et la flexibilité généralisée de l'économie, conjuguées à un bouleversement des technologies de la communication induisant des exigences de réactivité toujours plus immédiate, au triomphe de la logique marchande et à l'éclatement de toutes les limites ayant jusque-là structuré la construction des identités individuelles, ont conduit à l'émergence d'un individu compulsif, dont le comportement est marqué par l'excès, un individu n'ayant plus de ressources en dehors de sa propre personne et chez qui les sensations ont pris le pas des sentiments. Les pathologies physiques et psychiques qui affectent l'individu hypermoderne sont à l'image du mode de fonctionnement de cette société : pathologies du lien, comme l'addiction à des substances destinées à soutenir un rythme de performances toujours accru, pathologies alimentaires comme l'obésité ou l'anorexie qui constituent aussi des formes d'expérimentation des dernières limites qui demeurent, celles du corps, pathologies professionnelles de la "surchauffe", liées à l'hyperfonctionnement auquel les individus sont contraints et qui les conduit à des déconnexions brutales, pathologies sociales de l'épuisement, atteignant ceux qui, toujours plus performants sur un rythme toujours plus accéléré, ont dépassé toutes leurs limites.
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