Résumé :
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Les migrations de ce siècle sont une nouvelle étape du peuple européen. Elles élargissent les sociétés du vieux continent. Mais l'exclusion des nouvelles populations émerge comme une question sociale nouvelle. Souvent elle est appréhendée à partir de "problèmes sociaux" qui se posent et des tensions que la cohabitation fait surgir. Elle est perçue avant comme dysfonction, accident et anomalie. Ceci empêche de percevoir d'abord et d'analyser ensuite les processus bien réels de restructuration et de recomposition sociale que les migrations engendrent en Europe. C'est dans l'espace public que "vieux nationaux" et "nouveaux entrants" négocie leur coprésence : depuis les lieux de la vie quotidienne en passant par les institutions et administrations, jusqu'à la définition même de la citoyenneté. Un immense travail est ainsi en cours au sein des sociétés européennes pour réaffirmer les positions sociales de chacun, les appartenances et les définitions de soi. La question de l'intégration des migrants devient de cette manière celle de l'intégration dans la société. Ce livre tente de reformuler les termes du problème controversé de l'intégration. En faisant le pont entre la sociologie des migrations, de l'ethnicité et de l'espace public, il vise à dégager des concepts féconds pour l'analyse des enjeux sociaux induits tant par les anciennes que par les nouvelles migrations qui s'annoncent.
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