Résumé :
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Le "risque" est devenu une catégorie centrale du débat public de santé. Sous le regard de la médecine contemporaine et dans les discours publics, en dépit de l'accroissement de l'espérance de vie enregistrée dans les pays industrialisés, la santé humaine apparaît toujours plus menacée. Le vocabulaire du risque est mobilisé pour appréhender un nombre croissant de phénomènes relativement hétérogènes : "risque de santé", "facteur de risque", "comportement à risque", "risque attribuable", etc. La catégorie du "risque de santé" fut initialement élaborée, à partir des années 1950, pour tenter d'appréhender les effets de la consommation de tabac sur la santé humaine. L'alcoolisme labélise comme "fléau social" depuis déjà plusieurs décennies a alors été reproblématisé dans les catégories du risque à l'aide des techniques de calcul forgés par quelques épidémiologistes. La thèse est organisée en trois parties distinctes. L'objet des premiers développements est de donner à voir pourquoi et comment la production de statistiques médicales vient à constituer des enjeux politiques. Dans la deuxième partie, l'auteur montre de quelle manière la problématisation du tabagisme et de l'alcoolisme en risque de santé s'est trouvée relayée jusque dans l'espace politique. Enfin, la dernière partie tente de prendre la mesure de l'effet de cette problématisation des questions de santé sur le dispositif d'action publique français. (Résumé adapté du texte).
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