Résumé :
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Paru en 1923, Le Hobo de Nels Anderson est l'une des célèbres enquêtes d'ethnologie urbaine qui firent la réputation de l'Ecole de Chicago entre les deux guerres. Ouvriers migrants qui se déplaçaient de Chicago jusqu'à l'ouest des Etats-Unis pour suivre les chantiers, les hobos représentent, au tournant du XXème siècle, toute une époque de la classe ouvrière américaine, dont les conditions de vie précaires reflètent parfaitement les turbulences de la vie économique d'alors. Anderson, lui-même hobo, livre une description précise et sans misérabilisme de leurs difficultes, de leurs tactiques et de leurs combines, et décline tout l'éventail des types de marginalité que produit la pauvreté dans la grande ville. Combinant observation directe, discussions informelles et biographiques, c'est de l'intérieur qu'il saisit les modes de vie, l'organisation sociale et les formes de culture de ces nomades. Mais on découvre aussi dans la "Hobohème" des individus souvent instruits et politisés, dont les aspirations intellectuelles s'expriment par les librairies révolutionnaires, les orateurs de rue, l'Université hobo ". Cette première traduction française du livre d'Anderson est accompagnée d'une postface d'Olivier Schwartz :" L'empirisisme irréductible ". Il y analyse les fondements et les limites méthodologiques de cette enquête où Anderson se fait l'ethnologue de son propre milieu ... (R.A.).
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