Résumé :
|
"Que penser d'une société qui ne reconnaît plus ses malades ?" demande Jean-Michel Dumay en conclusion d'un article paru dans le Monde d'octobre dernier. Cette question se pose avec acuité quand on considère que les juges, s'appuyant sur les avis des experts psychiatriques, déresponsabilisent de moins en moins les auteurs de faits criminels : 611 non lieux-psychiatriques en 1989 ; 340 en 1995 ; 190 en 1997... on ne peut que noter la coïncidence de ce déclin avec l'introduction de l'article 122-1 qui introduisait des nuances entre les notions d'abolition et d'altération du discernement, ce qui augmentait indiscutablement la complexité de l'analyse des psychiatres et ouvrait la porte à l'irruption de concepts moins médicaux, plus philosophiques et moraux tels le libre-arbitre ou la distinction perçue du bien et du mal.
|