Résumé :
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Parmi les répercussions du sida des parents sur leur entourage familial, l'implication des ascendants et collatéraux dans la prise en charge de leurs enfants est une réalité peu visible et méconnue. Considéré par tous comme la solution idéale, le relais familial ne relève pas toujours d'une délégation organisée de l'enfant. Au nom des liens familiaux, son évidence sociale n'est pas mise en doute, mais la notion de devoir et la logique affective sur laquelle il repose contribuent à laisser dans l'ombre les disparités des ressources dont disposent les familles. Quel sens les familles élargies donnent-elles à leur engagement ? Comment l'arrivée du ou des enfants va-t-elle modifier le quotidien, les projets et places de chacun ? Dans l'investissement de cette "nouvelle parentalité assigné", les personnes vont-elles se situer dans le prolongement ou bien dans la substitution des parents ? Comment gérer l'incertitude de l'avenir pour ceux qui élèvent des enfants infectés ? C'est au coeur des liens inter et intragénérationnels, et à partir du discours des personnes concernées que sont explorées les multiples facettes de la réalité du relais familial. Au-delà de sa complexité, apparaît la dualité des coûts et des bénéfices pour les personnes impliquées, quel que soit le contexte de crise familiale qui en est l'origine.
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