Résumé :
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La dépendance, désignant l'incapacité des personnes à effectuer seules les actes de la vie quotidienne, est devenue l'un des principaux défis contemporains en termes de protection sociale. En France, cet enjeu a notamment donné lieu à un processus de réforme de l'allocation dépendance lent, chaotique et mal assuré, comme en témoigne la succession des étapes suivantes : processus de non décision (1979-1994), expérimentation législative (1994-1996), loi Prestation spécifique dépendance explicitement transitoire (1997-2001), loi Allocation personnalisée d'autonomie comportant une clause de revoyure (2002), ajouts législatifs et réglementaires (2003-2004). Ce processus de réforme a fini par consacrer l'institutionnalisation d'une gestion départementale au détriment des organismes de sécurité sociale, solution moins coûteuse et plus restrictive. Si cette trajectoire accrédite l'idée d'un tournant néo-libéral, elle amène également à se pencher sur l'activité de bricolage politique. Comme beaucoup de réformes, celle de l'allocation dépendance résulte d'une intrication entre les objectifs et/ou les valeurs et/ou les dispositifs instrumentaux disponibles et, non pas d'un débat général sur les grands principes de prise en charge des personnes âgées dépendantes.
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