Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS qlqR0xD8. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif. Déterminer l'efficacité d'une campagne d'assainissement combinant la génération d'un sentiment de honte (motivation émotionnelle) et l'attribution de subventions aux ménages pauvres de l'Orissa rural, un Etat indien qui compte pour une part disproportionnée dans la mortalité infantile indienne. Méthodes. Par sondage en grappe randomisé, nous avons sélectionné 20 villages bénéficiant de l'intervention et 20 villages témoins dans le district côtier de Bhadrak, situé dans la partie rurale de l'Orissa, pour réunir un échantillon total de 1050 ménages. Nous avons recueilli des données sur l'assainissement et la santé avant et après un projet d'assainissement sous direction communautaire et nous avons utilisé un estimateur en différence de différences pour évaluer l'ampleur de l'impact de la campagne sur le nombre de foyers construisant et utilisant des latrines. Résultats. Le taux de possession de latrines n'a pas augmenté dans les villages témoins, mais dans les villages bénéficiant de l'intervention, il est passé de 6 à 32% dans l'échantillon global, de 5 à 36% parmi les ménages situés au-dessous du seuil de pauvreté (ceux admis à bénéficier d'une subvention gouvernementale) et de 7 à 26% parmi les ménages situés au-dessus de ce seuil (ne pouvant bénéficier d'une telle subvention). Conclusion. Les subventions permettent parfois de surmonter de fortes contraintes budgétaires, mais ne sont pas indispensables pour inciter à l'action ; en effet, susciter un sentiment de honte peut être un moyen très efficace pour tirer parti de la pression sociale et de la surveillance entre individus. En combinant sentiments de honte et subventions, le marketing social peut améliorer l'assainissement partout dans le monde.
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