Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS noR0x78D. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif. Prouver l'efficacité du traitement de l'ensemble des membres des foyers pour prévenir la transmission des poux de tête (pediculosis capitis) dans les communautés pauvres. Méthodes. Nous avons étudié 132 enfants dépourvus de poux et vivant dans un bidonville du Nord-est du Brésil. Nous avons réparti aléatoirement les foyers des participants à l'étude entre un groupe d'intervention et un groupe témoin et nous avons calculé de manière prospective l'incidence de l'infestation par des poux de tête chez les enfants de chacun des groupes. Dans le groupe d'intervention, tous les membres de la famille des enfants vivant dans le foyer ont été traités par l'ivermectine ; dans le groupe témoin, aucun des autres membres de la famille n'a été traité. Nous avons utilisé le test du khi2 avec correction de continuité ou le test de Fischer exact pour comparer les proportions d'enfants infestés. Nous avons utilisé des estimations de Kaplan-Meier avec un test de rang logarithmique pour réaliser une analyse de survie, le test de Mann-Whitney pour étudier la durée des périodes exemptes de poux chez les enfants sentinelles et la régression de Cox pour effectuer une analyse multivariée des données de survie. Nous avons également procédé à une analyse en sous-groupes en fonction du sexe. Résultats. Les enfants appartenant au groupe d'intervention sont restés exempts de poux de tête significativement plus longtemps que les enfants du groupe témoin. La durée médiane sans infestation dans le groupe d'intervention était de 24 jours (intervalle interquartile, IIQ : 11-45), contre 14 jours (IIQ=11-25) dans le groupe témoin (p=0,01). Le traitement par l'ivermectine de l'ensemble des membres des foyers s'est révélé significativement plus efficace chez les garçons que chez les filles (p=0,005). Après un traitement par l'ivermectine, le nombre annuel estimé d'épisodes d'infestation par des poux de tête avait diminué pour passer de 19 à 14 chez les filles et de 15 à 5 chez les garçons. Le sexe féminin et l'extrême pauvreté étaient des facteurs de risque indépendants associés à la brièveté des périodes sans infestation. Conclusion. Dans une communauté pauvre, les filles et les plus pauvres parmi les pauvres sont les groupes de population les plus vulnérables à l'infestation par des poux de tête. Pour réduire le nombre d'épisodes d'infestation par des poux de tête par unité de temps, les mesures de lutte contre ces parasites doivent inclure le traitement de tous les contacts domestiques. Un traitement de masse par l'ivermectine peut faire diminuer l'incidence de cette infestation et la morbidité associée dans les communautés pauvres.
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