Résumé :
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[BDSP. Notice produite par CREDES R0x2qYdQ. Diffusion soumise à autorisation]. La fécondation in vitro (FIV), technique qui dissocie procréation et grossesse, permet aux femmes qui n'ont pas d'ovocytes ou de trompes fonctionnelles d'être enceintes. L'intracellular sperm injection (ICSI), une variante de la fécondation in vitro fondée sur une injection directe de spermatozoïdes dans l'ovocyte autorise aussi des hommes, autrefois considérés comme stériles, à devenir les pères biologiques de leurs enfants. Les techniques d'assistance médicale à la procréation ont pu ainsi élargir les limites de la fertilité féminine et masculine. Toutefois, en pratique, la loi française ne permet pas l'utilisation de ces techniques par des femmes dont le désir d'enfant n'est pas jugé naturel, tandis que le législateur ne définit aucune limite naturelle au désir d'enfant d'un homme. Cet article suit l'histoire de la diffusion des techniques d'assistance médicale à la procréation en France et celle de leur encadrement légal et montre comment les valeurs incorporées dans les techniques, les règlements et les procédures qui encadrent son usage contribuent à la production de normes nouvelles et à la "fabrication" (ou, plutôt la reconstruction) du naturel. Il illustre de ce fait le co-développement des techniques médicales et des normes sociales. (R.A.).
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