Résumé :
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Plutôt que de s'interroger sur le sous-équipement des "personnes âgées" en "objets technologiques" et de l'expliquer en termes de "résistance au changement", cet article pose l'hypothèse de la rationalité des usages et des non-usages de la population âgée. Des entretiens semi-directifs réalisés auprès d'un double échantillon (des retraités sexagénaires vivant en couple ; des veufs et des veuves, plus souvent septuagénaires) et pourtant sur un ensemble diversifié d'appareils techniques, permettent, tout d'abord, de dégager quatre "logiques d'usage" qui organisent les discours des enquêtés : la logique utilitaire, la logique identitaire, la logique de la médiation et la logique d'évaluation. Ces quatre logiques sont ensuite utilisées comme clé d'analyse pour rendre compte de l'évolution des usages au cours du vieillissement, celui-ci résultant d'un double processus : d'une part, l'occupation de positions excessives dans le parcours de vie (les premiers temps de la retraite ; le veuvage) ; d'autre part, les effets "propres" de l'âge (les déficiences physiques ; le sentiment de sa finitude ; la déprise). Enfin, un classement des appareils techniques, fondé sur ces logiques d'usage, est esquissé.
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