Résumé :
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"Les liens entre la médecine et le pouvoir sont multiples et complexes : nous risquons d'abord d'accorder trop au médecin et à son arsenal pharmacologique. De son côté, le médecin pourrait être tenté par des attitudes autoritaires et trop peu coopérantes, alors que nous le voulons l'instigateur d'une rencontre humaine. Enfin, l'administration, pour des raisons de facilité et d'efficacité, ne songe qu'à annexer la médecine à ses desseins hygiéniques et panoptiques. La médecine libérale, si elle nous montre des aspects tout à fait détestables (car nul ne peut devenir un Etat dans l'Etat) et finalement corporatistes, n'en constitue pas moins un solide rempart contre les dangers que nous avons signalés. Mais, en règle générale, nous pouvons accorder toute notre confiance au thérapeute, l'homme qui sait le mieux protéger l'homme, parce qu'il a été formé dans un milieu où l'on côtoie la détresse, qui ne peut que susciter la compassion. Et, dans notre monde, où trouver une possibilité de rencontre aussi protégée et aussi libre que celle qui lie le soignant et le soigné ?".
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