Résumé :
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La pandémie que constitue l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est majeure en Afrique subsaharienne et notamment au Congo. Les conséquences sociales et économiques du sida s'ajoutent à celles d'une guerre civile récente. Dans ce contexte, une politique sanitaire de prévention des conduites à risque peut apparaître comme un défi. L'influence de variables culturelles dans le domaine de la sexualité est sans doute prépondérante dans les pays africains où elle est plutôt tabou. Dans cet article, les auteurs questionnent la place de la sexualité au Congo, notamment à partir de travaux d'anthropologues. Lors des échanges en 1998, avec des lycéens et collégiens de Pointe-Noire, lis ont pu constater que ceux-ci avaient un bon niveau de connaissances des mécanismes de transmission de l'infection VIH. Cet article aborde aussi les réticences vis-à-vis de l'usage des préservatifs et l'omniprésence du discours religieux ou parareligieux. La place des congrégations religieuses est devenue majeure dans la vie quotidienne congolaise. Dans leur activité discursive et interprétative, elles parlent du bien et du mal et donnent du sens à la vie dans ce contexte de pandémie. Enfin, les risques de dérives de ce qu'on pourrait qualifier de "nouvelle sémiologie médicale populaire" sont abordés, ainsi que les formes de dénégation ou déni des risques.
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