Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS PR0xFE7I. Diffusion soumise à autorisation]. Introduction La crise de mortalité qu'a connu la Russie au début des années 90 a soulevé un vif intérêt, ma s les données sur les covariables possibles font défaut et des doutes ont été émis quant à la validité des données officielles de mortalité Dans le but d'aider à élucider les déterminants de la mortalité, nous avons examiné s'il était possible d'utiliser des techniques démographiques indirectes pour étudier la mortalité dans des pays comme la Fédération de Russie-où les données concernant la mortalité sont insuffisantes - en faisant appel à des données indépendantes des statistiques officielles d'état civil. Méthodes Un échantillon national de population a été interrogé (n=1600, taux de réponse=67%). Les participants ayant été mariés au moins une fois (82% de l'échantillon) ont été interrogés sur la date de naissance de leur premier conjoint et il leur a été demandé si ce conjoint était encore en vie ou s'il était décédé. La mortalité conjugale a alors été estimée de façon indirecte pour les 531 hommes et les 710 femmes pour lesquels on disposait de données valables. Résultats Le risque estimé de décès dans la tranche d'âge 3569 ans était de 57% pour les époux et de 17% pour les épouses. Les chiffres correspondants dérivés des données nationales pour 1990 étaient de 52% et 25% dans la Fédération de Russie et de 31% et 20% au Royaume-Uni. D'après les informations fournies par les épouses, 38% des époux étaient décédés de maladie cardio-vasculaire, 22% de cancer et 14% de traumatismes ou d'accidents. La mortalité des époux était inversement proportionnelle au niveau d'étude des épouses, et les rapports de risque ajustés sur l'âge pour les décès toutes causes confondues étaient, par rapport à an niveau d'études primaire, de 0,77 pour les études secondaires et de 0,57 pour les études universitaires (p de tendance=0,03). La mortalité était de même inversement proportionnelle à la possession de biens d'équipement domestique, mais non à la population du lieu de résidence, au sentiment de fierté vis à-vis de la Russie, à l'appartenance au Parti Communiste soviétique, à la nationalité ni à la situation sociale telle que jugée par l'intéressé (e). Conclusion Bien que les estimations indirectes soient imprécises (en partie du tait de la petite taille de la population d'étude) et que la mortalité féminine soit probablement sous-estimée (du fait de nombreux facteurs, notamment de la moindre qualité des informations données par les hommes et de la forte mortalité masculine), nos résultats sont en accord avec le tableau de mortalité issu des données officielles de mortalité. La technique indirecte semble donc utile pour étudier les déterminants de la mortalité dans la Fédération de Russie et dans d'autres populations où il n'existe pas de données fiables ou suffisamment complètes.
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