Résumé :
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Voilà longtemps que les Temps Modernes avaient le projet de réfléchir sur ce qu'il est convenu aujourd'hui d'appeler "l'humanitaire". Les questions que Claude Lanzmann se posait étaient d'abord triviales : " Qu'est-ce que ce métier ? " Car c'en est un, ce l'est devenu. Il y a aujourd'hui des écoles d'humanitaire qui délivrent des diplômes et certificats d'aptitude... L'humanitaire évoque immédiatement pour le grand public la vocation, l'abnégation, le don et même le sacrifice de soi, hautes vertus qui occultent la matérialité des actions elles-mêmes, tout ce qui précède le geste de secours, l'accompagne, lui succède, la logistique en un mot. La plupart des articles qu'on va lire, dus à des praticiens de terrain, s'ancrent au contraire dans la matérialité de l'humanitaire et montrent du même coup les impasses, contre-finalités et effets pervers souvents induits par leurs interventions.
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