Résumé :
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Dans Raison et déraison, l'auteur met au jour un discours à double objectivité, celle du savoir et celle du besoin, qui, en fait, véhicule des exigences de régulation sociale : normaliser les "a-normaux" et, si ce n'est pas possible, les neutraliser. Le statut d'homme se définit par rapport à la raison et la science a été conçue pour penser le simple et le contrôlable. Dès lors, la démence est non-sens et le dément est non-humain. A partir d'une analyse des politiques gériatriques et psychiatriques récentes, l'auteur met en évidence l'interdépendance entre la science et la politique. C'est la même logique d'identification et d'hiérarchisation des prises en charge des déments. Cela renforce donc les légitimités respectives et les prises de décisions exclusivement technocratiques tout en excluant "l'objet d'étude" et en affaiblissant le lien démocratique. Face à ce constat, il est urgent de développer une autre science soucieuse d'appréhender le dément dans sa singularite. Nathalie Rigaux entend faire prévaloir une représentation différent de l'homme dans son rapport au savoir.
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