Résumé :
|
La contention physique passive (CPP) est couramment utilisée par les soignants pour assurer la sécurité des patients âgés considérés à risque de chute ou ayant des troubles du comportement. Des recommandations de l'ANAES ont souligné son manque d'efficacité, ses conséquences néfastes et préconisaient de mener une politique de réduction de l'usage de la CPP. L'objectif principal de cette étude était de mesurer la prévalence de la CPP et de décrire les patients concernés dans le service de gérontologie clinique (SGC) du CHU de Saint-Étienne. Le second objectif était de mesurer les différences dans l'usage de la CPP en fonction des unités de soins, avec pour hypothèse que la prise en charge spécifique proposée dans l'unité de neuropsychogériatrie (UNPG) devait s'accompagner d'une réduction de son usage. Une enquête de prévalence réalisée un jour donné a concerné l'ensemble des patients hospitalisés dans les unités d'hospitalisation complète du SGC au mois de juin 2006. L'effectif de l'UNPG étant réduit, deux mesures de prévalence supplémentaires ont été réalisées en novembre 2006 et janvier 2007. Un total de 168 patients a été inclus. La population se caractérisait par une moyenne d'âge de 85 ans, avec une forte représentation féminine et une démence de 70% des personnes hospitalisées. Les patients étaient considérés à risque de chute par les soignants dans 68% des cas. La prévalence de la CCP, barrières de lits incluses, était de 65%. Elle était significativement plus faible dans l'UNPG que dans les autres unités de soins du SGC, malgré des patients porteurs d'un déclin cognitif plus sévère et présentant un risque de chute identique. Bien que le modèle développé à l'UNPG ne soit pas applicable à un service de court séjour gériatrique, des actions simples, comme la formation des soignants au sujet des maladies neurodégénératives, la sensibilisation aux dangers de la contention, des protocoles permettant de gérer l'agitation et le risque de chute, pourraient limiter le recours à la CPP.
|