Résumé :
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Au terme de 10 ans d'existence, les centres de santé communautaires du Mali offrent un mode d'organisation qui répond aussi bien aux exigences de la santé publique qu'aux impératifs de viabilité financière de tout établissement de soins. Leur originalité réside dans la personnalité juridique dont ils disposent, dans leur statut privé sans but lucratif, dans la prise en charge financière du personnel soignant, dans leur gestion par une association d'usagers, dans la convention de service public qui les lie à l'Etat. Malgré un succès qui les a conduits à atteindre à ce jour un effectif de près de 350, ils souffrent de fortes insuffisances qui doivent être corrigées et qui se traduisent essentiellement par un manque de vie démocratique au sein des associations, une faible transparence des comptes, un exercice inadapté de la tutelle de l'Etat. Les grandes questions soulevées par cette expérience nouvelle concernent les limites du concept de communauté, l'importance de la citoyenneté dans les dynamiques de développement, la participation des structures privées à la réalisation du service public, l'attitude jacobine et dirigiste des représentants de l'Etat, les contradictions entre la multiplication des centres pour améliorer l'accès géographique et les exigences de la viabilité financière.
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