Résumé :
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L'étude des rapports entre le droit et le vieillissement est enrichie par la comparaison entre les droits français et américain. Elle permet d'affiner la distinction entre les références légales au critère de l'âge et l'appréciation judiciaire du processus du vieillissement en fin de carrière et en fin de vie. En sens inverse, l'appréhension juridique du vieillissement incite à une réflexion plus générale sur le sujet et la règle de droit. En effet, l'âge chronologique ne correspond pas au vieillissement individuel : il dépend de facteurs inhérents à l'individu et de ses relations avec son environnement. Mais le concept du vieillissement de la population a favorisé une référence à l'âge, notamment en droit social. Or, à l'origine l'âge avancé ne produit pas d'effets juridiques systématiques. Ont été construites progressivement des règles fondées sur l'âge qui tentent d'identifier le travailleur âgé et la personne âgée en fin de vie en faisant présumer leur vulnérabilité économique ou physique. Droit de l'emploi, principe de non-discrimination, droit des incapacités et prestation dépendance, ces normes mènent à une impasse consistant soit à n'individualiser le sujet qu'à partir de son âge, soit à nier sa différence. Comment aborder autrement la différence en droit ?
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