Résumé :
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Les cycles épidémiologiques du virus West Nile comprennent les oiseaux comme hôtes amplificateurs, les moustiques comme vecteurs et les hommes et équidés comme hôtes tangentiels et sensibles. Chez ces derniers, bien que souvent inapparente, l'infection peut provoquer une encéphalite. L'intérêt actuel pour le virus West Nile s'explique surtout par son émergence aux Amériques, où il provoque chaque année des milliers de cas (essentiellement aux États-Unis). En France, ce virus a provoqué des épizooties associées à quelques cas humains au début des années 1960, avant de disparaître pendant 35 ans. Depuis 2000, ce virus est responsable d'épizooties en Camargue et de cas sporadiques humains et/ou équins sur le reste du littoral méditerranéen. Cet article présente une synthèse des travaux réalisés ces dernières années pour identifier les espèces vectrices du virus West Nile dans le Sud de la France. Des captures sur appât oiseau, homme et cheval ont été menées pour répertorier les espèces potentiellement vectrices. L'exposition, en conditions naturelles, de ces espèces au virus a été testée par recherche virale sur des individus capturés sur le terrain. Des infections expérimentales ont permis d'évaluer l'aptitude de ces candidats à acquérir, multiplier et transmettre le virus. Grâce à l'ensemble de ces protocoles, Culex modestus et Culex pipiens peuvent être considérés comme les principaux vecteurs du virus West Nile dans les zones humides de Camargue, alors que Culex pipiens est vraisemblablement le seul vecteur des zones sèches du littoral méditerranéen. Après l'identification des vecteurs, l'estimation du risque d'infection associé à chaque espèce dans l'espace et au cours du temps est nécessaire pour proposer des méthodes de prévention ou de lutte. Les démarches actuellement développées dans ce but, utilisant des outils de modélisation mathématique et de géomatique, sont brièvement présentées.
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