Résumé :
|
Peut-on affirmer que la santé fait partie intégrante de l'identité de la personne ? Pour répondre à cette question, l'auteur examine l'intérêt porté par le juridique à la santé de la personne. Il souligne que le droit perçoit la santé de la personne de façon contradictoire et qu'il l'appréhende à travers une identité différente, subjective ou objective. Avec l'identité sanitaire subjective, le droit rattache la santé à une qualité personnelle et intègre l'état de santé dans le champ privé. Il répond au besoin de discrétion de la personne et intervient pour refuser toute différence qui pourrait être source de discriminations. Avec l'identité sanitaire objective, il sort de la relation intimiste et examine la santé dans sa relation avec autrui. Dans certaines circonstances (impératifs de santé publique, droit des assurances....), le droit nie à la santé le caractère d'une donnée strictement personnelle et considère qu'elle doit être dévoilée au regard des autres, comme tout autre composante de l'identité. A partir de ce constat, l'existence d'une identité sanitaire révélé par le droit, l'auteur s'interroge dans un second temps sur les changements qu'implique ce nouveau concept. En effet, en tant que composante de l'identité de la personne, la santé est une valeur supérieure que tout un chacun se doit de respecter : autrui et la personne elle-même. Un droit qui consacrerait l'identité sanitaire serait donc un droit qui mettrait tout en oeuvre pour protéger la santé d'autrui et qui imposerait également une responsabilisation de la personne dans sa santé.
|