Résumé :
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D'abord, il y a cette info d'un Directeur d'association qui tombe comme une dépèche : " on ne peut pas vivre hors du temps " ; elle vient de Lille mais aussi bien d'Algérie ou d'ailleurs. Il est vrai que le temps du traumatisme conjugue risque vital et mise hors circuit de la temporalité, une forme de stupeur. Pour sortir de ce hors temps, le modèle de l'urgence humanitaire s'est installé durablement dans le paysage contemporain. L'extension de ce modèle bien au-delà de l'urgence médicale, est à l'origine de la pérennisation de dispositifs précaires et de la multiplication des " intermittents du social ". Devenus hégémonique, cet urgentisme provoque en réaction des tentatives de sauvegarde d'un temps où l'on prenait le temps, mais ouvre parfois aussi à des actes inventifs d'outre passement des institutions pour " aller vers " l'autre en souffrance. C'est à partir de cet engagement vers " l'étranger " qu'un premier accordage des temps institutionnels et des temps vécus peut ouvrir à une narration possible.
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