Résumé :
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La pratique clinique avec les sujets alcooliques nous confronte fréquemment à l'observation selon laquelle le sujet alcoolique se prétend en mesure de bien maîtriser la situation alors qu'il ne l'est guère dans les faits. Cette discordance dans le discours tenu par le sujet concernant ses capacités de "contrôle" et ses réelles capacités de maîtrise nous a incité à mettre au point une étude pour mieux circonscrire le phénomène. Nous avons soumis deux questionnaires en relation avec le concept de "contrôle" aux patients. La mise en parallèle du MHLC (Multimentional Health Locus of Control ; Wallston, 1978), questionnaire recherchant le degré subjectif de contrôle en matière de santé du GEFT (Group Embedded Figures Test ; Witkin, 1971), questionnaire davantage centré sur le comportement effectif et la dépendance au champ, nous a permis de tester l'hypothèse selon laquelle les patients alcooliques auraient un lieu de contrôle de type "pseudo-interne" : bien qu'ils fassent état dans leur discours d'un lieu de contrôle subjectif fort interne, dans les faits, ils se révèleraient particulièrement externes et dépendants. Les données confirment l'existence chez le sujet alcoolique d'une propension significativement plus élevée (p<0.05) à se désigner comme "interne" au MHLC que le sujet non-alcoolique, ce qui n'est pas corroboré dans les faits au moyen du GEFT. Ceci corrobore donc globalement l'hypothèse d'un syndrome de "pseudo-internalité" chez l'alcoolique.
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