Résumé :
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"Les caractéristiques propres au travail social font que le processus nécessaire pour opérer une "bonne" évaluation est particulièrement exigeant", observait en 2005 l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) dans un rapport sur l'évaluation. Issu de la loi du 2 janvier 2002, mais créé en avril 2005, un Conseil national de l'évaluation sociale et médico-sociale (CNESMS) avait bien tenté de fonctionner, avec la double charge de valider de "bonnes pratiques professionnelles" et de promouvoir l'évaluation interne (un guide a été édité). Le Cnesms est devenu depuis l'Agence nationale de l'évaluation sociale et médico-sociale (Anesm). Mais il est encore reproché à celle-ci le caractère normatif de ses rares productions
Une autre étude sur l'avancée de l'évaluation interne est actuellement lancée. Comment en effet évaluer l'acte éducatif sans danger ? Les réticences professionnelles sont loin d'être sans fondement : comment mettre en fiches et en chiffres l'indicible des pratiques ? Mais conformément à la loi, tous les établissements du social et du médico-social auraient déjà dû procéder à une évaluation. On en est loin tant les réticences sont grandes. Si certains considèrent l'évaluation comme une chance pour l'action des professionnels d'autres y voient plutôt une menace. Exemple de l'association Marie Moreau qui, en privilégiant la démarche participative et en se concentrant sur les moyens mis en uvre, a su fédérer les énergies et lever les réticences. Deux entretiens suivent : le premier avec Nicolas Auvray éducateur spécialisé dans l'association Marie Moreau, le second avec Didier Mahé directeur général de l'association. Pour Henry Bergeret, "Pour ou contre l'évaluation, est-ce vraiment le sujet" c'est en tout cas un débat mal engagé, l'intérêt serait peut-être ailleurs : révéler l'histoire, les enjeux, les effets de cette évaluation.
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