Résumé :
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La crise financière et économique mondiale suscite depuis quelques années un regain d'intérêt pour les conceptions alternatives de la production, de la consommation et de l'épargne. Les formes d'organisation collectives ainsi visées constituent de véritables institutions, au sens où elles combinent des règles démocratiques, des valeurs d'équité et une aspiration à l'utilité sociale. La "politique du lien" que ces institutions donnent à voir se signale en particulier par son ancrage territorial, compris ici comme pratique d'institutionnalisation de l'espace. Les dix-huit contributions et les trente-trois auteurs réunis dans ce volume s'emploient à observer les nouvelles modalités de cet ancrage territorial à partir d'angles méthodologiques (par territoire. secteur ou statut juridique) et disciplinaires (sociologues, géographes, économistes, gestionnaires, politistes) aussi différents que complémentaires. Les études de cas concernent essentiellement des territoires français. urbains et ruraux, avec des incursions comparatistes en Italie et au Royaume-Uni. L'ouvrage est structuré autour de quatre thématiques : transformation des matrices territoriales, action publique comparée, finances solidaires et sociologie des usages militants. Tous proposent des analyses lucides évitant le double écueil de l'angélisme et de la dénonciation sans nuances des "dérives" marchandes ou institutionnelles de l'économie sociale et solidaire. La centralité du rapport au territoire privilégie ici les enquêtes de terrain et impose des réalités complexes où la politique du lien que génère l'économie sociale et solidaire prend des formes définitivement plurielles. (R.A.).
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